Focus sur une œuvre
Ensemble de 96 impressions jet d’encre sur papier velours
Edition 1/7 + 2AP
23,4 x 29,8 cm non encadrées
Don de la Clarence Westbury Foundation en 2013
Inv.: 2013.1
Cotton Under My Feet revient sur le traumatisme engendré par les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Cet ensemble est composé de 96 vues de ciel de villes aux Etats-Unis, fragments d’images recherchées sur Internet. Installé dans l’espace, il permet de réinventer une ligne d’horizon post-11 septembre, dans lequel nous nous retrouvons. Il fait référence à un espace en négatif (le ciel de New York) qui s’est retiré et dont le retrait a définitivement changé notre rapport au monde. Cette ligne d’horizon, par le recours à un motif universel, nous rappelle que nous partageons un espace commun. Le ciel, si présent dans l’histoire de la peinture, et en particulier la peinture romantique, a une indéniable force poétique ouverte à l’avènement d’autres possibles.
Né en 1967 au Liban, Walid Raad vit et travaille à Beyrouth et à New York, où il enseigne à l’école d’art Cooper Union. Co-fondateur de la Fondation Arabe pour l’Image (FAI) qui collecte, conserve et interprète la culture photographique du Moyen Orient et du Maghreb, sa pratique artistique, questionnant l’archive, s’inscrit tout d’abord dans la représentation des guerres civiles au Liban entre 1975 et 1990. Il crée ainsi le projet The Atlas Group (1989-2004), fondation fictive à Beyrouth et dont les matériaux sont produits par l’artiste, « dédiée à la recherche et à la compilation de documents sur l’histoire contemporaine libanaise. » The Atlas Group « produit, localise, conserve et étudie des documents visuels, sonores, textuels et autres, qui mettent en lumière l’histoire actuelle au Liban.» Dans le fonds d’archive, The Atlas Group Archive, les documents sont attribués à des particuliers, anonymes ou non, à des institutions ou à The Atlas Group lui-même. Une des séries de photographies représentative, de cette oeuvre conceptuelle, Let’s be honest, the weather helped (1998, collection Carré d’Art-Musée), montre des vues de Beyrouth dont les murs criblés de balles sont recouverts de pastilles colorées, les couleurs correspondant aux codes couleurs utilisés par les industries de différents pays pour marquer leurs cartouches.
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